lundi 30 juin 2008

Dans la rue des Pyrénées en direction de l’avenue Simon-Bolivar jusqu’à se jeter dans les bras de la place de la bataille de Stalingrad et fuir sur un banc arrimé au quai du canal de l’Ourcq.
Drôle de géographie.
De Burnouf ou du zende, je ne connais rien et
(15:37)

[…]

À un moine itinérant étudiant le haïkaï :

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Suivez

suivez les ronces

un endroit frais

Autrefois les barrières frontalières servaient à se protéger d’actions violentes, maintenant elles sont sources de violence :

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Ces temps-ci le garde barrière

s’immunise avec du moxa

pruniers fleurs

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Entendant la voix d’un homme

une biche rappelle

son faon

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La première luciole

ne s’y laisse pas prendre

et s’envole

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Une fleur de lotus

légèrement courbée

monde éphémère

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Endroit de paresse

des alentours

ombre sombre des arbres

[…]

Kobayashi Issa, Ora Ga Haru Mon année de printemps

mercredi 25 juin 2008

"[...] A aucun moment il n'était amoindri par l'indignité de ses actes ; il acceptait toutes les abjections du destin avec un optimisme féroce. Il était sans dignité, mais cela ne l'empêchait pas de vivre. Ce que Gohar admirait surtout en lui, c'était son sens véritable de la vie : la vie sans dignité. Être vivant suffisait à son bonheur.
Gohar sourit au souvenir d'El Kordi, à l'exagération de ses malheurs, plus fictifs que réels, et sa recherche constante d'une dignité humaine. "Ce qu'il y a de plus futile en l'homme, pensa-t-il, c'est cette recherche de la dignité". Tous ces gens qui cherchaient à être dignes ! Dignes de quoi ! L'histoire de l'humanité n'était qu'un long cauchemar sanguinaire qu'à cause de semblables sottises. Comme si le fait d'être vivant n'était pas une dignité en soi. Seuls les morts sont indignes. Gohar n'estimait que les héros vivants. Ceux-là, sans doute, ne s'embarrassaient pas de dignité."


Alors Albert Cossery est indigne désormais.

vendredi 13 juin 2008

jeudi 12 juin 2008

L’été s’ennuie ferme à la terrasse du café où un demi de bière à peine entamé trône sur une table. Le second verre ressemble trop au premier ; amer. Le suivant achèvera d’hypothéquer la journée. À l’une des tables à proximité la conversation marche bien, un ton tout à fait badin ;