samedi 29 novembre 2008

On a une confiance illimitée en la vie. Tant qu'on ne tombe pas gravement malade, on croit que cela n'arrivera pas. Qu'on ne tombera pas malade. Qu'on ne mourra pas. Plus exactement, tout en sachant que cela forcément arrivera, on ne peut pas se projeter dans cette certitude. On ignore, avec une facilité déconcertante, la certitude de la mort.
La maladie de A. te renvoie à ce que tu pourrais devenir si le temps continuait sur toi à faire son œuvre. La maladie de A. est une image possible bien qu'exacerbée de la vieillesse, plus exactement de la tienne.
Tu n'aimes pas voir les malades de A.
tu n'aimes pas les voir marcher
les voir trébucher
les voir balbutier
les voir baver
les voir mâcher ou s'asseoir ou se tenir ou s'évertuer
parce qu'à travers eux c'est toi que tu vois
c'est toi que tu vois décliner
et mourir.

Olivia Rosenthal, On n'est pas là pour disparaître, p.80-81. Éditions Verticales, ISBN 978.2.07.078531.5 16,50 €

Je remarque non sans une certaine déception que les livres des éditions Verticales ne sont labellisés Imprim'vert mais constate à la lecture de ces pages comme des précédentes ou des suivantes que je suis un lecteur heureux.

Pourtant

Je croyais que tu ne voulais pas ce
Oui

Le jour était gris et lent et difficile dans les recoins mais



vendredi 7 novembre 2008

mercredi 5 novembre 2008

L’instant perpendiculaire, la station debout et toi allongée dans le lit. Toi nue dans le lit avec ton corps recouvert par la couverture et moi très habillé avec les chaussures lacées et presque je suis parti déjà. Je t’embrasse. Je caresse ton visage, ma main sur ta tête, ta joue, je te respire ; tu sens la nuit, le calme du sommeil. Tu sens bon. Je m’éloigne et tu demandes de t’embrasser encore. Si je veux bien, moi debout dans la pièce avec mes chaussures, t’embrasser encore. Je t’aime vraiment bien, dis-tu.