mercredi 30 juillet 2008

(23:32) Ou quelque chose comme ça
C’est
Par terre tout à fait
Les partie de ping-pong – 21-19, 25-23 ; 19-21, 21-18, 21-19 – dans le square habituel
et
il n’est pas besoin de parler
Quelques jolis coups
et
aucun
de nous ne roulait sous la table
ni
n’écrasait sa raquette sur la tête
de
l’un
ou
l’autre
des enfants
Les insensés vivent sans jouir de ce qu’offre la vie

Perforer un corps avec le tube d’un néon
n’est pas
un rêve récurrent
Serait de faire autrement
Parfois

lundi 28 juillet 2008

Toujours, elle commence par dénouer ses longs cheveux clairs. Un large et franc sourire éclaire son visage, ses yeux brillent mille feux. Elle ramène ses bras dénudés vers l’arrière de son crâne, se saisit du ruban qui maintient sa chevelure et le fait-elle glisser d’un geste sûr et lent, la tête imperceptiblement penchée sur l’un ou l’autre côté ; elle laisse ensuite le ruban élastique tomber à ses pieds, sans façon, sans se départir de son admirable sourire. Elle ne me regarde pas, non. Ses yeux sont au-delà de moi, à travers moi. Elle s’assoit sur le bord du lit, glisse une main le long de son mollet et pousse avec délicatesse sur sa chaussure, extraie d’abord son talon puis le reste de son pied sans que sa cheville n’esquisse le moindre mouvement, qui s’écroule, roule sur le sol de la chambre. Elle répète de son autre main le même mouvement et libère son second pied ; elle bascule sur le lit, relève les jambes, et, parallèles, les genoux repliés, les allonge sur le lit et s’appuie d’une main à plat sur le lit, le bassin en avant, cambrée. Puis elle penche la tête, offre un autre sourire, une proposition, une invitation. Ses yeux se plissent, créent de jolies stries autour de ses yeux et de sa bouche fine. Viens, dit-elle. Je m’approche, timide, à pas mesurés, les mains tremblantes et le cœur cognant fort. À quelques centimètres de son corps, elle se saisit de mon poignet, m’attire vers elle, me contraint à me pencher vers son cou tendu, son torse, le corps tout entier en avant, vers moi ; elle m’embrasse. Nos lèvres s’effleurent, se cherchent, se caressent ; puis nos deux bouches accolées s’ouvrent, offrent un étroit passage à nos langues chaudes et avides l’une de l’autre. Sa main agrippée à mon poignet glisse le long de mon bras jusqu’à mon épaule, elle encercle mon corps, accentue la pression de ses lèvres contre les miennes, corps à corps nous roulons sur le lit. Ses doigts défont un à un les boutons de ma chemise, parcourent mon torse tandis que je respire son visage, son cou.

dimanche 27 juillet 2008

Hélène Bessette dit : « Et je trouve qu’il y a deux sortes de littérature : il y a la littérature-littérature, et la littérature-lecture. Il me semble qu’une littérature – et j’ai vu lire dans les campagnes, que je connais aussi beaucoup –, une littérature aussi horrible, qui emporte toutes sortes de succès financiers, fait de l’homme qui la lit ou qui ne la lit pas d’ailleurs – ces gens-là ne lisent pas, ils prennent un mot de temps et temps, ils ne savent même pas ce qu’il sont en train de faire, quand ils lisent : c’est une espèce de demi-somnolence, de demi-rêve, qui est guidé de temps en temps par un mot qui frappe l’esprit. Donc j’en reviens pour dire qu’il y a trois littératures : la littérature de toujours qui a droite aux anthologies et aux dictionnaires littéraires, la littérature-lecture dont on a évidemment besoin dans ce monde où tout le monde lit, et la littérature regrettable, contre laquelle on ne peut rien parce qu’elle représente maintenant une puissance d’argent en même temps qu’une puissance d’abêtissement. Et puis ce qui est intéressant n’est jamais très commercial. »

mardi 22 juillet 2008

Avec sa voix dans la bouche (07:37) et la nuit les odeurs. Une cigarette dans une main et le téléphone de l'autre.

Tu n'es pas là mais allongée dans un pré vert, au centre d'une flaque de soleil (17:50).

Sous terre l'homme face à moi dans la rame du métropolitain s'est endormi.

La journée s'écroulait sans encombre.

Les jours.

Il dit quelque chose comme c'est intéressant comme pays ? Il répond que oui.

Ailleurs, autrement, la féérie pourrait. Avec la vaisselle repassée et le bortsch rouge. Et l'aneth fraiche. Elle pousserait sur le balcon par exemple.

lundi 21 juillet 2008

Il n’est plus question de. Rien. Ni même. Les verres cessent de s’entrechoquer et à certaines heures chacun boit seul et sans soif. Jusque. L’écroulement des esprits précèdent ceux des corps. Fatigués et les gestes lents ; imprécis. Le couperet danse en suspens. Le métal ciselé triangulaire brille et ombre beau sur nos visages défraichis. Plus tard. Les bouches veules vomissent une mélasse inaudible et informe. Personne n’écoute. Chacun avachi sur son siège ou à même le sol et ne tient plus compte que du verre. Son verre. Sa cannette de bière. Le vin se répand avec une ferveur égale dans les gorges et sur le sol parqueté. Le cendrier dégueule ses cendres et mégots et une main maladroite ne parvient pas à écraser une nouvelle cigarette. Quelqu'un tousse. Gras. Se lève et crache par la fenêtre. Ouverte sur la rue bruyante mais calme. De l'autre côté de la rue, avec la destruction de l'immeuble disparaissait aussi le banc vert autour duquel un groupe d'hommes passait leurs nuits. Ils buvaient là un mauvais vin, écoutaient de vieux morceaux de Ska mais aucun d'entre eux n'arboraient d'insignes Trojan. Ils beuglaient. De notre côté de l'immeuble nous étions très marioles mais quand de son radio-cassettes numérique émergeait les premières notes d'un morceau d'OTH nous hurlions à notre tour et pas vraiment fier de. Tandis que sur des charbons de moins en mois ardents nous. Et ils. A peine les poings se dressaient fermés forts, les bras tendus se souhaitaient révoltés ou révolutionnaires. Ils étaient mous. Nous étions saouls. Les quelques sourires échangés torves et les yeux dans le vague. Personne n'y croyait vraiment depuis longtemps ; quand le mode aléatoire mit en branle un morceau de Cansei de Ser Sexy les visages étaient soulagés.

vendredi 18 juillet 2008

Le regard vague et les couleurs du ciel indéterminées (07:32) depuis la fenêtre grillagée mais ouverte. Les barreaux à l’acier rouillé, jaune et rouge. Une porte claque et résonne dans la cour de l’immeuble. Maman, dit une voix asexuée. Le corps propre (07:57) et prêt pour une nouvelle journée (grise) en bas de la rue déjà les premiers mots audibles sont ceux proférés au buraliste chauve. Achat de la presse (08:09) ce matin encore. Bourgeoise et inconsistante comme de bien entendu. Le livre de Fred Léal est resté (08:05) près du lit, entre le cendrier plein et la bande dessinée monochrome.

Au réveil elle se retourne et se love dans toutes les couvertures et le sommeil à nouveau. L'heure est matinale et peut-être vulgaire. Je suppose. Je ne la vois pas et ne sais ce qu'elle fait ou pense. La couverture dérape et laisse son corps nu. Sa tête repose masquée par sa chevelure sur le coussin sale ; ses yeux sont clos et sa respiration régulière. Elle dort.

jeudi 10 juillet 2008

Le ciel gris bleu et métal (09:07).
Dans la fenêtre le vent et les trains de marchandises sont bruyants mais les horaires indéterminés. Procédure de démarrage de l’ordinateur effectuée, la radio est vite enclenchée. Les treize pages sont copiées et collées dans un beau document texte qu’il reste à imprimer et coller dans le carnet noir.
Les phrases (20:32) écrites furent correctes peut-être et le coup de téléphone (20:03) malgré les bruits de sacs et de salades. Répété trois fois.
Les craquements de l'eau contre le mur de béton.
De Tallin à Frounze en passant par Leningrad, Kiev et Moscou les festivités sont le cinquantième anniversaire de la Révolution d’octobre pour laquelle.
Un décalage évident.
Dans le rêve il est question des choses dites dans la radio et probablement de John Coltrane. Le réveil (19:52) assez violent et le cendrier de la pelisse plastifiée et très tigre de Sibérie déguisé glissait jusqu’au parquet lissé avec l’homme de Cork. Ensuite.

mardi 8 juillet 2008

Sunday mon cul ! ?
(00:18)
Le vent est toujours dans la fenêtre et l'arbre ne cesse de.

vendredi 4 juillet 2008

(19:18) Les feuilles de l'arbre frissonnent dans la fenêtre.
Lors de la soirée les verres de Viognier, cépage dalmate et sauvage, se succédèrent. Plus tôt (19:43) il me racontait les nouvelles de Cork entendues dans l'oreille droite mais au réveil. Ensuite nous parlions plus de Cork. Plus tard, par courts instants (20:03), être là fiché sur le haut tabouret du comptoir en béton des choses du passé ressurgirent mais j'étais saoul.
(19:25) Des bruits de pas labourent la cage d'escalier et se répercutent dans les appartements de l'immeuble ravalé depuis peu. Je n'ai pas noté le jour où les ouvriers démembraient les échafaudages et libéraient l'immeuble mais j'assistais à la déconstruction de bâtiment de l'autre côté de la rue. À chaque jour une photographie. Les pellicules sont sur la table, dans le ventre de l'appareil et chez elle. L'immeuble est jaune et brille, l'autre n'existe plus.
Enfin, je m'ennuyais et fumais d’autres cigarettes. Winston for winners. Je parlais sans envie et sais que mes explications étaient décousues. Je souhaitais ne pas parler et partir. (23:26) Je m'éclipsais mais posais d’abord le verre vide sur la table.

mercredi 2 juillet 2008

Ici le ciel (12:00) bleu uniforme et sans nuage ; triste. Dans le courrier reçu à 10:38 elle me parle de l’émission radiodiffusée et baladodiffusable dont l’invitée est Valérie Dréville. Cette année, nous n’irons pas en Avignon et Médée-Matériau reste une expérience inoubliable. C’est idiot, la dernière fois en Avignon était pour voir Valérie Dréville. Oui, c’est idiot de ne pas se rendre en Avignon cette année. Ici le ciel (12:05) bleu et la cigarette est terminée ; il faut retourner dans le bâtiment et